Rien y faire J’aurais dû resté couché ce matin Mon cœur et ma tête ont perdu leur entrain Ni ma clope, ni mon joint, ni mon café latte Ni même le bacon n’aurait dû m’extirper de mon lit Où j’étais bien, où je n’avais rien à faire Où mes pieds et mes mains pouvaient marcher à l’envers Où je portais pas d’habit, non je portais pas d'manteaux d’hiver Ah! oui, dans mon lit, criss que c’est bon rien y faire J’aurais dû rester coucher ce matin Mes genoux et mes pieds ont perdu leur entrain Ni les comptes, ni les dettes, toutes les choses à payer Ni même le huissier n’aurais dû m’extirper de mon lit Où j’étais bien, où je n’avais rien à faire Où les caisses populaire Desjardins et les banquiers brûlaient en enfer Où je n’avais ni prêt, ni besoin, non j’avais pas besoin d’avoir l’air Ah! oui, dans mon lit, criss que c’est bon rien y faire J’aurais dû rester couché ce matin Mes bras et mes mains ont perdu leur entrain Ni mon cell, ni les news, journal ou télé Ni même les ouï-dires n’auraient dû m’extirper de mon lit Où j’étais bien, où je n’avais rien à faire Où ni état, ni pays, s’entre-tue ou font la guerre Où les rêves se calculent en vie et non en valeur mobilière Ah! oui, dans mon lit, criss que c’est bon, criss que c’est bon…. Rien y faire J'me suis quand même levé ce matin Mon café, mon joint m’ont quand même fait du bien Mais aussitôt sorti de ma rêverie Le maudit monde m’afflige de leurs tonnes de conneries Le mau-, le mau-, le mau-, le maudit monde Les maux, les maux, les maux, les maux du monde

Faut qu'j'te dise patron, j’quitte la job J'suis vraiment tanné d'me cacher dans mon garde-robe De me lever chaque matin faire semblant qu'j'suis ben Avec mes faux sourires pis mes poignées d'mains C’est vrai qu'j’ai d'la misère à m’imaginer ailleurs M’imaginer icitte jusqu’à retraite fait ben plus peur J’ai ben peur qu’vas devoir aller voir ailleurs Voir si j'suis là pis si j’en ai l'cœur Tu m'dis toujours qu’j’ai l’cordons du cœur qui traine dans marde T’en manques pas une pour me traiter d'minable J’t’en train d'virer fou j’ai l'goût de crisser l'feu dans place Donne-moé mon 4% y faut qu'j’m’arrache C’est vrai qu’j’viens d’m’acheter une belle bagnole, C’pas ton problème si j’pas aller assez à l’école J’ai une tv, un divan, ça s’paye pas tout seul Pis une coup' de mille piastres à mettre dans ma yeule Au yable, au pire, qu'ça m'pète dans face Y a surement quelqu’un din environs qui veut ma place C’t’un poste de fou, t’as juste à te mettre à genoux Avoir une compagne de vie qui soit pas trop jalouse Si t’as le cordon du cœur qui traine dans marde Qu'ça t'rend heureux d'te faire trainer d'minable Si t'a pas d'vie, pas d'colonne, pis qu’tu rêves d’une vie stable J’ai la job pour toé, moé j’pus capable Lundi tu diras salut au boss de ma part If he’s looking for his files they are in my car J'suis parti en road trip su’a côte-nord M’en va m’allumer un feu avec Mange un char

Din chalets d’hochelaga, Ben y'a pas grand chose qu’y s’passe pas Capable du meilleur pis du pire Deux tiers de pleurs, un seul de rire La tristesse des fins de mois et l’effervescence du premier Qui s’estompe les jours suivant comme si l’vent l’avait emporté J'm’en va ailleurs, j’ai mal au cœur, j’pus capable de réfléchir Et l’bourdonnement des sirènes la nuit, qui m’empêche de dormir J'ai qu’ques amis gelés comme des balles, au fond des ruelles de Montréal Comme si la vie était ben normale, parce qu'ça fait du bien de s’faire mal Fa'que din dépanneurs de quartier Les dépendances non-avouées Les ramenneux d'canettes dévoués Les gratteux d'fin d'mois dévorés Par l’injustice et l’amertume De ce malheureux qui assume Que le destin est tout' tracé Et qu’on ne peut rien y changer (refrain) Fa'que din chalets d’hochelaga Ben y'a pas grand-chose qu’y s’passe pas Pis comme si c’était pas assez I'nous pilent su’a tête pour nous caler Et nous prendrons tous ces gens Nous les coulerons dans l'ciment Un arbre pour chaque pauvre enterré Une canne de plus à guignolée Ou un parking, un centre d’achat Un musé sur la pauvreté (refrain)

J'clairement pas toé, tu penses pour moé Y a p't-être qu’que chose qu't’as pas capté Tu t’en vas m'perdre, pis j’m’en vas t'perdre Pour p't-être pus jamais se retrouver T'as ton chemin, pis j’ai le miens Laisses donc aller où vont mes pieds Si tu m'cherches tu vas m’trouver Tu risques de revenir en pièces détachées Avec les ailes que j’ai J'ai juste envie de prendre mes affaires pis m’envoler Si tu me les coupes elles vont repousser pis j’m’envolerai pas avec toé Moi j’t’a gauche, t’es à drette C'pas une question pour m’dévisager On a chiré dans un virage Heureusement qu’y'a un mur pour nous arrêter Tu m’as donné une claque dans la face C'est drôle, c’est dans le dos qu'je l’attendais J'a garde quand même à côté d'moé Juste au cas où tu la revoudrais (refrain) J'vas partir un bon matin avec mon sac à dos À l’intérieur les émotions imprimées sur des belles photos Mais quand j’m’envole j’ai d'la misère à atterrir Les deux pieds su'a terre ferme dans mes bottes, j’avoue c’est dull à mourir J'suis sûrement fait pour avoir la tête din nuages Assurément plus que d’être pris comme l’oiseau en cage Mais j’atterrirai pas de sitôt, sinon j’m’en vas m’écraser d'un toit de bardot J’atterrirai pas de sitôt sinon j’m’en va m'briser les os su’l dos de ton égo

Sur les murs blancs de mon appartement y a des couleurs Des couleurs laissés par les gens qui dégoulinent de bonheur Tous ces gens qui passent en coup d'vent à n’importe quelle heure N'importe quelle heure sera toujours la bonne heure Si c’est pour combler mon appart et la remplir de votre chaleur On aura beau crinquer le chauffage dans l'tapis Ça réchauffera jamais autant qu'des bons amis Ce mois citte, la facture sera pas trop salée Perdu la clef de la porte j'l’ai laissé débarrée Sur les murs blancs de mon appartement y a des fissures Qui s’agrandissent à coups de tristesse et de mots durs Les mots durs viennent ramollir l’amitié au fur et à mesure La mesure difficile à mesurer alors parfois on endure On aura beau crinquer le chauffage dans l'tapis Ça réchauffera jamais autant qu'des bons amis Ce mois-citte la facture risque d’être salé Perdu la clef d'la porte je l’ai laissé barrée Sur les murs blancs de mon appartement y a des coulisses Une fois, le trou béant, comblé de mon abysse La couleur rejallie de mon précipice rempli et reteinte tous mes vices On aura beau crinquer le chauffage dans l'tapis Ça réchauffera jamais autant qu'des bons amis Ce mois citte, la facture sera pas trop salé Perdu la clef de la porte je l’ai arrachée

Désolé si j’réponds pas, j'suis din environs en mode avion Assis dans ma soute à bagages, dans mon coin, à me demander si tout' va ben J’vas ben finir par sauter sans parachute, à tester mon destin À soir, j’saute d'la hauteur d'mes idées, pour l'reste, on verra demain Pour l'reste on verra demain, à soir j’t’en chute libre dans ma tête J’me suis pogné un osti d'vertige à force de regarder par la fenêtre Désolé si j’réponds pas, j'suis din environs en mode avion J’ai déjà brûlé trop d’gaz, j’m’en vas m’échoir dans les bas-fonds Comme une épave de vieux navire, j’m’en vas m’échouer, mais pour le plaisir Pour le reste, c’t’une vie d'chien, on s'rappellera demain On s'rappellera demain, à soir j’t’en chute libre dans ma tête J’me suis pogné un osti d'vertige, j’m’en vas m’écraser vers la terre Désolé si j'réponds pas j'suis dans les environs en mode avion La turbulence m'donne mal au cœur pis j’la combat avec le houblon J’vas bien finir par m’endormir, ou juste par arrivé Laisse un message si ça t'fait rien, on s'rappelle demain matin On s’rappelle demain matin, à soir j’t’en chute libre dans ma tête J’me suis pogné un osti d'vertige, j’m’en vais m’écraser vers la terre Désolé si j’réponds pas, j'suis din environs en mode avion En première classe, verre de champagne, assis pénard, dans mon salon

J'suis pas normal Dans ma tête c’est déraisonnable Sur mon épaule y a un démon qui m'parle Au creux de l’oreille, ça m’achale J'pensais qu’y sacrerait son camp, quand j'quitterais mon village Mais la folie Me poursuit à chaque coin d'ma vie Dans mon salon, si j’m’ennuie Une heure de trop, c’est garanti J'm'assoie au comptoir de mes vices pis j'm’envole pour une nuit Mais si j’m’envole, y a des chances que j’m’écrase Pas loin de chez vous, dans ton driveway, au fond de la rue, dans une impasse Si j’m’envole, y a des chances que j’m’écrase Pas loin de chez vous, dans ton driveway, en espérant qu'tes bras m’enlacent J'suis dérangé En dedans j’pas l'seul à m’obstiner Mais ça m’occupe quand j’me sens seul j’me sens moins seul à m'soualer la gueule Même que les soirs d’insomnie, je remets en question toute ma vie Parce qu’au final J'suis peut-être sur une civière dans un hôpital Attaché aux pieds, aux poignets, cocktail de pilules, s’il-vous-plait Ils m’ont ligoté à mon lit, de peur que j’m’envole pour une nuit J'suis fou allié Depuis que j'suis kid par volonté Parce que j’m’ennuie dans votre vie morose Teinté d’noir, d’gris, j’préfère le rose Le matin quand j’mélange les couleurs Mes céréales m’donnent moins mal au cœur Parce que quand j’y repense De poids, deux mesures, dans balance Entre la folie volontaire et taire nos envies dans misère Quitte à choisir pour le pire, j’préfère m’envoler pis en rire (refrain)

Mon ch’val est mort su’l’bord d’la métropolitaine Ça donné un osti de grand coup, j’en ai même perdu mes mitaines Un 360 su'l 45e parallèle J'ai eu l’temps d’m’allumer une clope, pis de me pèter les brettelles Une tite photo pour le front page des journaux Aussi ben d’faire une coupe de cennes, tant qu’à avoir un mal de dos C'tait fou, y avait du sang partout Une tite selfie pour les réseaux le sourire fendu jusqu’aux joues Tout le monde à cran, tout le monde assit su'l bout de leur banc Tant qu’à attendre que ça pète, on va passer un bon moment Tout le monde à cran, tout l’monde assit su’l bout d’leur banc Tant qu’à attendre que ça pète, on va passer un bon moment Joe Blow, tranquille, en train de faire du rodéo Quand ça s'est mis à sauter partout, y en a même perdu son chapeau Trop content, un coup de douze, pogne la chainsaw, ouvre sa broue Si y avait pu brûler des pneus, y le sais que ça douce aurait été jalouse Coudonc, c’tu moé, on est en avance su'l 'calendrier La fin du monde était prévue juste pour la mi-février Amène ta blonde, ta chaise longue, viens-t'en chez nous on check les bombes Si on a l’temps, on fera du 4 roues, à poil dans boue (refrain) John Doe, au top de sa belle grande tour à bureau À peine le temps d'compter son cash, quand y'a entendu clairement l’écho Pogne la chienne, pis ses cennes, un p’tit je vous salue Amen Pop les pills, pas n’importe laquelle, la crème de la crème P’t-être par remord d’avoir vécu comme un bigshot Ou juste par envie de partir high as fuck Les pieds qui lèvent de terre, c’t’un osti d’beau couché d’soleil À moins qu’ce soit la fin du monde qui ressemble au pays des merveilles (refrain)

Ça t’apprendra À vouloir être un bum du cinéma Prôner la connerie, t’es pas un canevas C’pas d'la peinture à l’eau qu'tu t'criss din bras Mais tu cours après un dragon Qui s'cache dans l'sous-sol d'la maison Agenouillé su'l carrelage, tu lui demandes pardon Tu risques d'courir longtemps, ah! finalement p't-être pas tant Autant en emporte la famille, les amis et l’argent T’aurais voulu Être un peintre reconnu pour ses abus Un écrivain au passé déchu Un multimillionnaire qui vie dans rue C’est décevant, J’en verse une larme quand j’pense à tes parents L’arythmie des mensonges qu’y part dans l’vent Comme une roche qui coule au fond du Saint-Laurent (refrain) Ça t’apprendra J’dis ça à la volée mais j’le pense pas…

Quand j'serais plus vieux, la tête toute blanche, les genoux qui flanchent Les pieds cornés par tous nos kilomètres d’errance Et quand mes doigts bourrés d’arthrite pourront plus jouer d'musique J'espère que dans mon cœur résonnera encore le son d'ma guit Parce que quand mes yeux verront pus clair pis que j’pourrai plus vous voir J'espère qu'vous m’apporterez quand même des fois un peu d'lumière Parce que dans ma tête remplie de trou noir j’me rappellerai pus d'nos histoires J'espère que vous les ferez voyager comme une bouteille à la mer Quand j'serai plus vieux, l'sourire dans face, à vous faire des grimaces J'espère juste avoir eu l’temps d'faire tout c’qui fallait que j’fasse